A Jersey, des saisonnières bretonnes dans les champs de patates

Manuella Binet – Peinture Anna Le Moine-Gray

Pendant plus d’un siècle, entre 1850 et 1960, Jersey a eu besoin de bras bretons pour récolter sa pomme de terre primeur. Parmi les saisonniers de l’île anglo-normande, de nombreuses femmes, dont le rôle était de ramasser et trier les pommes de terre.

Des bras pour récolter les patates contre des sous pour la ferme familiale :
voilà l’offre d’emploi saisonnière proposée à des milliers de jeunes Bretons et Bretonnes chaque année, pendant plus d’un siècle.
Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre sur l’île, dès les années 1850 les propriétaires jersiais se tournent vers les travailleurs bretons pour la récolte de leur patate primeur, la Jersey Royal.
Selon Michel Monteil, dans son ouvrage L’Émigration française vers Jersey 1850-1950 paru en 2005, « les travailleurs français étaient moins chers et la saison des pommes de terre nouvelles coïncidait avec la période de l’année où l’activité agricole était la plus faible en Bretagne et en Normandie ». Des campagnes de recrutement sont organisées dans les villages des Côtes-du-Nord, dans les terres aux alentours de Saint-Brieuc, les fermiers jersiais se déplaçant parfois directement pour trouver leurs salariés.


Cette photo d’un groupe de Bretonnes et Bretons est parue dans l’ancien journal Chronique de Jersey, le 6 juillet 1912.
Ici, les femmes portent la coiffe du pays pourlet. Les saisonnières venaient de l’ensemble du centre-Bretagne (© Chronique de Jersey, 6 juillet 1912).



Retrouvez la suite de l’article dans le numéro 2

Retour en haut